- soudoyer
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1 ♦ Vx Payer une solde à (des gens de guerre). Soudoyer une armée.2 ♦ (1732) Mod. S'assurer à prix d'argent le concours de (qqn). ⇒ acheter, corrompre, stipendier. « Des hommes immoraux soudoyés par l'étranger » (Michelet).Synonymes :- acheter- payersoudoyerv. tr. S'assurer le secours, la complaisance de (qqn) à prix d'argent (le plus souvent avec une intention malhonnête). Soudoyer des témoins.⇒SOUDOYER, verbe trans.A. — Vx. Verser une solde à des soldats engagés comme mercenaires. Soudoyer une armée, des gens de guerre, des soldats. Il fallait une seconde armée (...); on n'apercevait nul moyen de la lever (...) il n'y avait pas dans le trésor de quoi soudoyer seulement vingt mille hommes (CONSTANT, Wallstein, 1809, notes hist., p. 185).B. — P. ext., péj. Payer quelqu'un pour qu'il fasse quelque chose de peu honorable, de malhonnête. Synon. acheter, corrompre, stipendier. Soudoyer un concierge, un domestique, un gardien, une servante, un témoin, un valet; soudoyer un assassin, un complice, un espion; être soudoyé par un pays étranger. Des bandes soudoyées pour menacer les défenseurs, hurler des cris de mort jusque dans l'enceinte du palais, par les soins de du Paty de Clam (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 322). Les grandes usines de guerre, — Anzin, Krupp, Armstrong et toute la clique, — qui soudoyaient la grande presse d'Europe, pour réussir leur coup (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 204).— [P. méton. de l'obj.; le compl. désigne la chose peu honorable, malhonnête pour laquelle on paye qqn] Le ministère anglais avait soudoyé les troubles révolutionnaires (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 260). La commune opinion veut que tout crime ait été soudoyé (RENAN, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, V, 1, p. 595).Prononc. et Orth.:[sudwaje], (il) soudoie [sudwa]. LAND. 1834, LITTRÉ [-
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1465 soudoyer « verser une solde » (doc. du 17 juin ds ISAMBERT, Rec. gén. des anc. lois fr., t. 10, p. 511); 2. 1732 « s'assurer les services de quelqu'un avec de l'argent » ici, d'une femme entretenue (LESAGE, Aventures du chevalier de Beauchêne, p. 81); 1753 (VOLTAIRE, Le Siècle de Louis XIV, éd. L. Moland, t. 14, p. 248: Louis soudoya l'archevêque de Cologne [...] comme il soudoyait le roi d'Angleterre Charles II). Dér. de so(u)lde (solde1), suff. -oyer, formé sur le modèle de l'a. et m. fr. soldeier « payer, récompenser » (dep. 2e moit. XIIe s., ADGAR, Gracial, éd. P. Kuntsmann, 30, 113), soudoier « servir en qualité de soldat mercenaire » (fin XIIe s., BÉROUL, Tristan, éd. A. Ewert, 2178), dér. de l'a. et m. fr. souz, solz, sout « solde », propr. « sou » (v. sou et FEW t. 12, pp. 50-51a et 59b, note 82). Fréq. abs. littér.:80.
1. soudoyer [sudwaje] v. tr. [CONJUG. aboyer.]ÉTYM. V. 1460; soldoier, v. 1160; de l'anc. franç. sold « sou ». → Soldat.❖1 Vx. Payer une solde à (des gens de guerre, des mercenaires). || Soudoyer une armée (→ Chef, cit. 5, La Fontaine).2 (1751). Mod. S'assurer à prix d'argent le concours de (qqn). ⇒ Acheter, corrompre, stipendier (cf. Graisser la patte). || Des hommes immoraux (cit. 1), soudoyés par l'étranger. || Soudoyer qqn pour le faire parler ou l'empêcher de parler, pour en obtenir des faveurs spéciales. || Ils ont été soudoyés; ils se sont fait soudoyer.0 Je savais avoir mal fait en soudoyant une servante, mais je n'en avais nul regret.France, le Crime de S. Bonnard, VI, Pl., t. II, p. 473.————————2. soudoyer [sudwaje] n. m.ÉTYM. Mil. XIIe, soudoier; soldeier, 1080; de l'anc. franç. sout, sold. → Solde; 1. soudoyer.❖♦ Didact. (hist.). Homme d'armes à la solde d'un seigneur. ⇒ Mercenaire, soudard (1.).
Encyclopédie Universelle. 2012.